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Anastasie etait attablée a la taverne, le nez dans les registres de la mairie. Elle regarda les statistiques de production pour les niveaux 1, sans vraiment comprendre ce qu elle lisait. Son esprit vagabondait vers d autres directions que la production.

Elle pensait à sa premiere et derniere mission à la caserne, à son avenir a la mairie, a ses enfants et tjrs et encore à son homme.

Une angoisse fit irruption d'un coup, la peur aussi. Des larmes montaient à ses yeux et finirent pas glisser le long de ses joues, laissant une marque humide apres leurs passages.

Ne sachant trop quoi faire, elle replia les registres et rentra chez elle, pour embrasser ses enfants.

Nopus entra dans la petite pièce qui était autrefois la taverne de la mairie, tout y était tranquille, il n'y avait pas âme qui vive...

Il ouvrit les volets délabrés, laissant ainsi filtrer une douce lumière à travers les vitres crasseuses.
Tout y était poussiéreux, chaque pas soulevait un petit nuage, et laissait une empreinte de ses bottes.
A l'évidence, ce lieu n'avait pas vu de visiteurs depuis bien longtemps, approfondissant un peu les recherches, Nopus trouva trace d'une seule et unique consommation, datant, selon le registre du Jeudi 22 Juin, surement 1456.

La taverne était plutôt sommaire, un maleureux comptoir, formé de tonneaux et d'une lourde planche, trois tabourets à l'envers posés dessus, trois tables rondes, formés elles aussi de grosses bariques, surmontées d'un plateau rond. Et cinq chaises par tables. A l'évidence, les anciens propriétaires avaient pensé qu'il y aurait pas mal de monde, et avait donc tenté de rentrer un maximum de tables et de chaises dans une salle, qui semblait bien trop petite.

Il passa derrière le comptoir, deux gros fûts étaient couchés là, sur un plan d'une maçonnerie grossière. Un robinet en étain noircit par le temps, dans chacun d'eux. Nopus s'en approcha et toqua dessus, au son ils semblaient plein. Il trouva une douzaine de chopes, sur une planche posée sur les tonneaux. Il s'en saisit d'une, et la placa sous le robinet du premier. Il força un peu sur celui-ci qui s'avérait être un peu grippé, et il se mit alors à couler un liquide épais et de couleur louche, l'odeur cependant, lui rappela quelque chose de familier. Remplissant le verre, le liquide devenait un peu plus clair, et pensant alors vider le fond de la barrique, où un dépot s'était accumulé, il rempli plusieurs chopes, jusqu'à obtenir enfin quelque chose de limpide.

Il s'épousta alors un godet, et le rempli, il le porta à ses lèvres, pour goûter, et il sourit, ... De la clairette!!!!
Il renouvela alors l'opération avec le 2e fût, qui s'avèrait contenir lui aussi de la clairette. Celle ci était un petit peu passée, et un connaisseur le sentirait surement un petit peu, mais cela restait tout à fait convenable.

Dégustant donc un bon verre de clairette, seul dans cette taverne abandonnée, il eu une idée folle. Pourquoi ne pas tout nettoyer et remettre cette structure de la mairie en service? Bon d'accord, si ça n'avait pas marché avant, ça ne marcherait peut être pas aujourd'hui, mais le risque n'était pas le même, car le seul investissement serait le temps pour tout laver, et 2 ou 3 réparations par-ci par-là. Après tout, quitte à être insomniaque, autant que ça serve!!

Nopus passa donc le tablier accroché au fût de clairette, se retroussa les manches, et se lança donc dans un grand ménage, l'aération, le dépoussiérage, le lavage, ... Il avait aussi démonté une table, et empillé les chaises, le plateau et la barrique le long d'un mur, afin de désengorger l'entrée, et il s'était même payé le luxe d'aller chercher quelques brindilles, pour allumer les quelques buches bien sèches qui trainaient à coté de la cheminée.

Tout cela lui prit toute la nuit, et au petit matin, le lieu ressemblait enfin à quelque chose. Quelque chose de même plutôt accueillant.
Il sirotait désormais une bonne clairette en contemplant le travail abattu, et profitait du levé de soleil dans la vallée de Dié.

Il y avait fort longtemps que les lieux n'avaient été occupés. La poussière avait reprit place malgrés le travail acharné de la personne précédente. Frottant sa manche au passage sur quelques meubles, somica cherchait comment enjoliver le lieu pour que peut être les villageois viennent plus souvent. Elle se souvint avoir fait quelques peinturlures des maires qu'elle avait cotoyé depuis son arrivée. Cherchant où les poser, elle trouva un mur bien adapté à son exposition. Le mur face au comptoir lui semblait idéal, aussi elle décida de les accrocher.

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Chose faite, elle se dit qu'au moins les maires présents dans sa ville de naissance ne seraient pas oubliés, éspérant que quand elle ne sera plus de ce monde que quelqu'un continuera son affichage à sa place.
Laissant le soin aux villageois d'y faire quelques commentaires, elle se retira tranquillement aussi discretement qu'elle etait entrée.

Antoine avait bien du temps de libre, maintenant qu'il était en vacances. Aussi, il arpentait la Mairie, à la recherche de quelconque distraction. Il remarqua de la lumière dans la buvette, et sourit. Peut-être y aurait-il quelque chose à boire ?
Il pénétra dans la salle, et vit Somica en train d'accrocher des tableaux. Quatre.

Très jolies oeuvres, Somica. Cependant, il me semble que nous avons eu plus de quatre Maires à Dié. Je te propose de tous les faire , ils l'ont bien mérité."

Somica se retourna en entendant une personne entrer. Quel ne fut pas sa surprise en voyant Antoine entrer, elle qui avait tant hésitée a savoir comment le qualifier et surtout ne pas le blesser. Ce n'était pas le but. Aussi quand il complimenta son travail, elle rougit légèrement, l'objectif etait simplement d'y laisser mémoire. Quand il lui demanda :

Je te propose de tous les faire , ils l'ont bien mérité."

Un instant de reflexion et elle répondit :

Je veux bien mais je ne connais pas tout les maires qui ont siégés ici, il va falloir que tu m'aide un peu. Je suis une jeune, moi, dans ce village.

Voyant que le travail n'allait pas s'arreter là, elle prit deux choppes de clairette et lui en servit une.Tout en pensant que l'odeur de la clairette allait peut être inciter d'autres visiteurs à y entrer.

Somica avait effectué de nouveaux tableaux depuis qu'elle avait commencé. Antoine lui avait fournit les éléments qui lui était necessaire pour continuer mais il en manquerait encore. Elle décida donc d'y accrocher déjà ceux qui étaient faits.

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